L’originalité du Pays Horloger à l’époque contemporaine L'évolution de nos savoir-faire

 

UN XIXE SIÈCLE NOVATEUR

Développement de l’horlogerie et de petites industries de précision

La tradition artisanale déjà était bien présente puisqu’il existait de nombreux petits métiers de transformation du bois, du cuir (tanneries), du métal (forge Girard à Grand-Combe-Chateleu ; martinets ; fondeurs de cloches à Morteau comme les Humbert, Bournez ou Obertino).

Au départ, l’horlogerie était une activité d’appoint dans une contrée où les hivers sont longs : les paysans fabriquent à domicile des pièces pour les horlogers suisses. Au milieu du XIXe apparaissent les premières de fermes-ateliers travaillant pour des établisseurs (assemblant les différentes pièces d’une montre) installés au Locle, à La Chaux-De-Fonds puis à Morteau (où une école d’horlogerie est créée en 1836). L’activité se diffuse en suite à Montlebon, Les Gras, Villers-Le-Lac, Charquemont, Maîche … A la fin du XIXe siècle, 22 horlogers emploient à Morteau plus de 300 ouvriers.

L’agriculture se spécialise davantage dans l’élevage et commence de s’intégrer à une économie marchande (bétail vendu en Suisse, en Alsace…)

A noter qu’en 1871, lors du conflit opposant l’Allemagne à la France, une partie des soldats de l’armée de Bourbaki se replie après les combats de la Cluse (vers Pontarlier), sur le pays horloger (fin janvier).

Carte postale ancienne Hôtel de France

UN XXE SIÈCLE À BIEN DES ÉGARS DIFFICILE ET DOULOUREUX

Deux guerres mondiales
  • La première (1914-1918) est la plus meurtrière : 146 morts à Morteau, 126 à Villers-Le-Lac, 120 à Maîche, 67 à Charquemont, 58 à Damprichard, 50 au Russey, 48 à Montlebon, 47 à Grand’Combe-Châteleu, 22 aux Fins …
  • La seconde (1939-1945) fait moins de victimes : 36 à Maîche (où De Gaulle rencontre Churchill au château de Montalembert le 13 novembre 1944), 14 à Damprichard et Morteau, 12 à Villers-Le-Lac, 10 à Charquemont, 9 aux Fins, 7 à Montlebon…
La crise des années 30

Elle frappe un monde éclaté entre de multiples petites entreprises à la fois complémentaires et concurrentes.

De nouvelles et sérieuses difficultés économiques dans les années 70 et 80

Durant cette période, l’horlogerie locale connaît des difficultés croissantes  : conjoncture économique qui se dégrade, relations professionnelles plus tendues, individualisme des entreprises et de leur stratégie, apparition de la montre à quartz (qui entraîne en Suisse de profondes restructurations soutenues par les banques, mais pas en France), concurrence américaine et asiatique de plus en plus vive. Kiplé, qui avait repris Lip en 1984, Cattin sont obligés de fermer. La crise horlogère impacte toute l’activité économique locale.

Le renouveau des années 90

Des entreprises cependant ont pû résister grâce à l’innovation et l’amélioration de la qualité, parfois aussi par la diversification, refaisant du Pays Horloger l’un des principaux pôles mondiaux d’excellence en matière d’horlogerie et plus généralement de microtechniques.

Parallèlement, la conscience de l’existence d’un Pays, d’une communauté d’intérêt, émerge, avec la naissance du Syndicat Mixte du Pays Horloger.

Par Bernard OLIVIER,
Professeur agrégé honoraire

 

Bibliographie de Jean Boichard

Le Jura, de la montagne à l’homme.

A la découverte d’une partie de l’histoire de notre belle région dans cette édition publiée en 1986 (Privat-Payot).

Bibliographie Le Jura, de la Montagne à l'Homme ©Boichard